Darius

peintre-encrier

In situ

Les performances In situ sont faites en dehors de l’atelier, directement dans les lieux d’exposition.


Réalisation de la grande vélaire (2019)

Cette vidéo est une captation des 5 premières minutes (moins de 15 au total) de la réalisation de la grande vélaire (50m de long) le 19 février 2019 dans l’église Saint-Nicolas à Caen.

En dehors d’un changement d’échelle lié aux dimensions de la trace, nous sommes dans le cas où la mobilité dans l’exécution de la trace fait apparaître un espace primitif, en l’occurrence ici un alphabet, une grammaire, un langage primitif corporel.
La Grande Vélaire est une encre monumentale de 50 mètres de long sur 133 cm de large, pour un poids d’environ 14 kg de papier (200 g/m2). Elle a été réalisée in situ dans l’église Saint-Nicolas à Caen, où elle a été installée à 17 mètres dans le haut du choeur. Ses dimensions obligeaient une installation avec une partie conséquente posée au sol, lui conférant l’allure d’une vélaire.

Cette encre est à l’échelle de l’édifice, mais hors norme pour un être humain. Sa réalisation, voulue comme un geste unique, sans répétition, nécessite un déplacement le long de la table de 6 mètres de long, sur laquelle le rouleau de papier est progressivement déroulé. Comme le montre la vidéo ci-dessus, la trace adopte la linéarité temporelle dans l’espace, marquant le papier d’une succession de huit caractères, tel un mot écrit à dessein en direction du bâtiment.
Outre le fait que les huit empreintes ont été faites au même endroit, sur la table, et que le papier, c.-à-d. l’espace, s’est déplacé à l’image de l’impression de caractères dans une machine à écrire, le point remarquable fût de considérer cette empreinte comme faite dans un seul geste. Le temps de réalisation s’est contracté au point d’être ressenti mentalement comme un instantané, alors que paradoxalement en réalité il s’est dilaté par rapport à un geste équivalent sur une feuille de dimension habituelle, pour durer une douzaine de minutes.
Tout autre dispositif, en particulier dans mon atelier, aurait nécessité d’attendre le temps de séchage d’une séquence de six mètres avant de faire la suivante. Ce qui aurait rompu l’unicité spatio-temporelle du geste.

Quelques chiffres liés à sa réalisation : durée de réalisation – environ 12 minutes ; distance totale parcourue – 540 mètres, à la vitesse d’environ 2,7 km/h ; 26 évènements temporels, dont huit (6 x 8 = 48 mètres) pour l’encrage, neuf (222 mètres au total) pour tirer le papier et neuf (270 mètres au total) pour revenir à la table d’encrage.


Sépulcre à Caen (2017)

J’ai réalisé les deux vidéos suivantes dans l’exposition au Sépulcre à Caen en avril 2017. C’est une métaphore du mouvement perpétuel et de la complexité. La caméra est en plan fixe. J’avais détourné la soufflerie de l’église, en orientant les ailettes, de telle sorte que ma forêt, installation composée d’arbres transparents à l’image des kakémonos, reçoive un léger souffle provoquant un mouvement perpétuel d’où jaillit une complexité liée aux interactions cycliques entre les arbres.

Au premier regard les arbres bougent dans un désordre apparent, où chacun semble essayer d’occuper l’espace au détriment des autres dans une forme de compétition. La vidéo montre que ces mouvements, en réalité, sont cycliques et fortement coopératifs. Les arbres ne se disputent pas l’espace, mais interagissent entre eux dans un ballet remarquable où des cycles apparaissent. La forêt écrit sa propre chorégraphie dont la particularité est d’être régulière et infinie. A tel point que cela à inspiré le compositeur Didier Makaga pour écrire un morceau sur la première vidéo (cf. l’onglet « collaborations » -> « musique »).


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Thème par Anders Norén